1984
ORWELL, George (1950). 1984. Éditions Gallimard, Barcelone, 408 pages.
De nos jours on peut facilement déclarer que l’évolution et la progression des civilisations à travers les siècles est due à l’innovation incessante de l’être humain. Toutefois, l’innovation doit être favorisée et stimulée dans un cadre de pensée libre. Dans une société où la sensibilité humaine est contrôlée de façon à ce qu’elle ne s’épanouisse pas, il est évident qu’une telle société serait vouée à l’échec. Dans le roman 1984, George Orwell nous offre la possibilité de visiter un monde où la créativité de l’être humain est négligée car ultimement surveillée par un régime totalitaire. Il démontre cette manière de penser, en décrivant un régime où l’on impose une constante surveillance des êtres humains, de la part du Parti totalitaire, ainsi qu’à travers une transformation méthodique de tous sujets enclins à remettre les gestes du Parti en question.
Orwell utilise un rebelle, Winston, comme son personnage principal, et, à travers ses aventures, on peut facilement déceler l’insouciance du Parti envers le sentiment humain. Peu après avoir transcrit, dans son journal, l’indomptable monologue qui subsistait dans sa tête, Winston constatera que ce n’est qu’une question de temps avant qu’on en lui enlève la vie puisqu’il a commis un crime de pensée «Le crime de penser n’entraine pas la mort. Le crime de penser est la mort.» (p.43) Cette répétition est très révélatrice puisqu’elle décrit parfaitement l’omniprésence du Parti à travers la police de la Pensée, les patrouilleurs, les enfants espions ainsi que les télécrans. Cette surveillance accrue empêche inévitablement l’être humain de se créer une opinion, et du même coup confine chaque citoyen à être une marionnette, puisqu’autrement ils se font vaporiser. Bien que cette manière de se rebeller soit catégoriquement interdite, elle n’est pas considérée comme la plus grande menace à laquelle fait face le Parti. Ladite grande