Anales
Objet d'étude : Le théâtre. Texte et représentation.
Textes :
Texte A - Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte IV, scène 9
Texte B - Jean Giraudoux, Electre, entracte : Lamento du Jardinier (1938)
Texte C - Samuel Beckett, Oh ! les beaux jours (1963)
Annexe au texte C : Photographie de la mise en scène de Oh ! les beaux jours par Roger Blin au théâtre du Rond-Point, 1981 (Madeleine Renaud dans le rôle de Winnie)
Annexe au corpus : Antonin Artaud, Le Théâtre et son double (1938).
Texte A - Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte IV, scène 9.
[La pièce se passe à Florence, au XVl` siècle. Lorenzo de Médicis a décidé d'assassiner son cousin Alexandre de Médicis, duc de Florence, qui gouverne en tyran. Le moindre détail de ce meurtre a été prémédité : Lorenzo a volé la cotte de mailles d'Alexandre, a arrangé un faux rendez-vous galant avec sa tante Catherine Ginori pour attirer Alexandre dans sa propre maison où attend en embuscade Scoronconcolo, un ami dévoué à Lorenzo. Lorenzo erre dans les rues, attendant l'heure du rendez-vous fatal.]
Une place; il est nuit. Entre Lorenzo.
LORENZO : Je lui dirai que c'est un motif de pudeur, et j'emporterai la lumière — cela se fait tous les jours — une nouvelle mariée, par exemple, exige cela de son mari pour entrer dans la chambre nuptiale, et Catherine1 passe pour très vertueuse. — Pauvre fille ! Qui l'est sous le ciel si elle ne l'est pas ? — Que ma mère mourût de tout cela, voilà ce qui pourrait arriver. Ainsi donc voilà qui est fait. Patience ! Une heure est une heure, et l'horloge vient de sonner. Si vous y tenez cependant — mais non pourquoi ? — Emporte le flambeau si tu veux; la première fois qu'une femme se donne, cela est tout simple. — Entrez donc, chauffez-vous donc un peu. — Oh ! mon Dieu, oui, pur caprice de jeune fille; et quel motif de croire à ce meurtre ? — Cela pourra les étonner, même Philippe2. Te voilà, toi, face livide ? (La lune paraît.) Si les républicains étaient