Introduction : – Francis Ponge, poète français (1899-1988) – a écrit le Parti pris des choses, son recueil le plus célèbre, en 1942 – se veut le poète de la réalité – veut donner un autre regard sur le quotidien, en particulier sur les objets – Joue beaucoup avec la langue française, car essaie de montrer le lien qu'il peut y avoir entre un objet et le mot qui le désigne. Ex : orange : on ouvre grand la bouche pour le "o" comme pour manger l'orange. : cratylisme. (de Platon : dialogue le Cratyle, où l'un des personnages défend la thèse de la motivation du langage, c'est-à-dire lien entre le signifiant et le signifié ; au XX° siècle on aurait plutôt tendance à croire à l'arbitraire du signe (Saussure) ) – ici poème en prose. Nous n'étudierons que les trois prmeières strophes

Analyse linéaire :

Première strophe : l'éponge et l'orange

Phrase 1 – comparaison entre deux objets : l'orange et l'éponge. Elément de comparaison : veulent reprendre contenance après avoir été pressées – mais il y a également personnification : on comprend alors le lien avec le poète. "éponge" = Ponge. "avoir une aspiration", "reprendre contenance" : personnification. "subir l'épreuve de l'expression" : double sens sur "expression". Accent mis sur la difficulté de créer. La création poétique : le jus de l'orange ou de l'éponge. – Allitération en [s] : impression d'entendre le jus sortir (harmonie imitative)

Phrase 2 – opposition entre ces deux objets : conjonction adversative "mais" + opopsition "toujours"/"jamais" ; on dirait qu'il y a deux sortes de poètes, ceux qui peuvent toujours créer, et ceux qui meurent en créant. – "ses cellules ont éclaté, ses tissus se sont déchirés" : image cruelle, de souffrance. Toujours la même allitération en harmonie imitative

Phrase 3 – sacrifice du poète représenté par l'orange : il n'a plus rien mais il a donné quelque chose d'agréable: "un liquide d'ambre" : couleur donc fait appel à la vue ; "rafraîchissement" : goût