Analyse d'une nouvelle de maupassant
Il est impossible de concevoir une intrigue romanesque sans la situer dans un espace qui participe, d’une manière ou d’une autre, au programme narratif instauré par le récit. Les auteurs du XIX° et , parmi eux , Guy de Maupassant, compte, pour conforter leur « désir du réel » , sur l’ introduction du paysage comme élément fondamental de l’écriture réaliste. La nouvelle, « Allouma », extraite du recueil intitulé La main gauche n’échappe pas à la règle. En effet, elle s’ouvre, comme souvent il est de tradition dans ce type de récit, par la description du cadre-ici, exotique- dans lequel se déroulera l’intrigue.
Ce passage descriptif inséré dans ce qu’on appelle récit de voyage-celui d’une contrée algérienne sous la colonisation- destiné au départ à rendre compte de façon objective, d’un espace particulier, à des lecteurs parisiens va vite être transfiguré par l’écriture en un lieu fantastique et expression d’une prémonition.
Le récit s’ancre dans la réalité d’un espace géographique authentique, celui d’une contrée algérienne nommément désignée, la Mitidja, et, plus loin, la vision d’un monument historique très connu, pris en charge par un narrateur homodiégétique. C’est cet espace exotique qui inaugure la nouvelle et qu’il s’agit d’abord de faire connaître et découvrir au lecteur à travers une description réaliste marqué par le souci du « rendu »,. Pour cela, tous les procédés d’authentification sont mise en œuvre : motivation de la description par l’ « égarement » du voyageur ( « Ce jour-là, je m’égarai » ) ,choix d’une description itinérante qui permet au narrateur de prendre le lecteur par la main pour lui faire découvrir le paysage, au gré de son parcours erratique, à la manière d’un guide touristique. Ainsi, on fait connaissance avec le relief vallonné du sud, la flore , l’atmosphère brumeuse des hauteurs , la couleur du ciel, et « au loin », la population réduite à un élément du décor, à des