Commentaire de texte :
Satire d’Athènes,
Les Guêpes
Aristophane.

Depuis 478, la position hégémonique d’Athènes s’étend. Maîtresse de la ligue de Délos créée à la fin des guerres médiques, elle domine les cités alliées, en dépit d’ailleurs de la puissance spartiate, sa plus grande concurrente. Son modèle politique démocratique, amorcé par les réformes de Clisthène au début du Vème siècle, se diffuse alors progressivement. Ce rayonnement, qui est tel que le terme d’ « empire athénien » est utilisé, dure jusqu’en 431. Cependant, en 431 s’amorce la guerre du Péloponnèse durant laquelle s’affrontent les deux cités de Sparte et d’Athènes. La guerre de dix ans engendre alors dans chacune des cités de profondes mutations sociales, culturelles et politiques. En 422, la stabilité économique d’Athènes est ébranlée : le monde rural, dominant dans la Grèce classique, souffre d’une crise agraire ; la ville grossit alors du fait de l’exode rural, et la pauvreté s’y fait plus visible. Périclès étant mort de la peste en 429, c’est Cléon qui dirige la cité depuis 427. L’évolution de la société sous son règne est visible, évolution dont l’origine semble d’après les historiens préexister à la guerre. Aux valeurs démocratiques et isonomiques s’ajoute alors la valeur de l’argent, la puissance devenant le fruit de la richesse.
Pour le dramaturge Aristophane, cette évolution est synonyme de déclin. En effet, né aux environs de 445 et mort en 386, cet auteur incarne la tendance conservatrice de la cité. Sa biographie reste méconnue, notamment parce qu’il commence à diffuser ses œuvres sous un faux nom. En effet, il craint la coercition des dirigeants ainsi que les refus des financements de ses œuvres. Dès ses premières pièces, Cléon cherche à le punir pour ses dires à l’encontre de ce dernier. Cependant, le conseil de 500 refuse, et Aristophane est « seulement » fouetté publiquement. Dans la cité, la parole publique peut s’exprimer dans trois principaux lieux : l’Assemblée, le