L’appropriation du pouvoir politique par l’Eglise s’est-elle faite dans le consensus? Choc entre deux puissances?
Dans le cours de J. Picq, la synthèse a révélé que le professeur a une vision assez naturelle de l’histoire née de la chute de l’Empire romain conduisant à un prototype d’Etat. Cependant, les historiens divergent quant au consensus de cette appropriation du pouvoir politique de l’Eglise.
A)La Chrétienté médiévale ; un césaro-papisme ?
Jean Picq n’a pas rappelé les différents caractères entre Eglise d’Orient et d’Occident ; Byzance a toujours été un Etat centralisé jouissant d’une Eglise nationale, une monarchie fondée sur les principes d’Eusèbe de Césarée c’est-à-dire l’incorporation de l’empereur dans la Chrétienté. Charlemagne choisit la séparation en énonçant « A moi l’action, au pape la prière pour le succès de l’action » mais se protège d’avance de l’envahissement de l’Eglise ; il intervient au Concile de Francfort. Par la Constitution de 824, Lothaire crée la ratification impériale quant à l’élection du Pape ce qui sera restauré par Otton Ier en 963. Avec Henri III, le choix du Pape est soumis à l’Empereur. Ainsi, l’autorité de l’Eglise, qui est, selon J Picq le point de départ du prototype d’Etat crée par l’Eglise, n’a pas fait consensus puisque les empereurs se sont battus pour garder leur autonomie. Dans l’Empire germanique, Otton Ier a le pouvoir d’investir les évêques, en dehors, ce pouvoir est partagé entre les rois, les ducs et les comtes.
J. Picq pense la chrétienté comme facteur d’unité et donc d’Etat via les universités, les personnes morales… cependant à l’époque carolingienne, Charlemagne veut la renovatio imperii, la renaissance de l’Empire romain. En effet, il fait de la loi la source de l’unité car la loi vient de l’empereur comme à Rome. Cela dit, cette restauration ne fut effective que sous le règne de son instigateur et s’est estompé avec ses descendants.
Ainsi, en 1057, quand Etienne IX est élu pape sans accord impérial,