Croissance, décroissance et developement
1) Il est dans la nature même de la vie, au sens biologique, de chercher à s'accroître et à se développer. Les grecs avaient un mot pour cela, le mot Nature lui-même. La phusis, la Nature, est un mot dérivé du verbe phuein qui veut dire croître. La Nature est celle qui croît. Cependant, dans le contexte de la Nature, croissance se comprend dans un sens très particulier qui n'enveloppe pas du tout le temps linéaire, mais un temps circulaire, ce qui fait une différence très importante.
a) Il est dans la nature du bouton de rose de croître pour devenir la rose, puis de devenir la graine qui à son tour redonne naissance au rosier. Les potentialités de la rose évoluent, atteignent leur épanouissement, puis s'involuent dans la graine, dans un cycle indéfini. D'autre part, la Nature a deux sens, un sens singulier, la nature d'une chose, et un sens global, la Nature comme totalité. Comme le montrait Aristote, nous ne parlons de croissance qu'au sujet de ce qui est proprement vivant, de ce qui croît, connaît un développement dans la perfection de sa forme, puis décroît, pour permettre un nouveau développement. Nous parlons à juste titre de la croissance d'un enfant et le père se réjouit le jour où il peut lui lâcher la main et le voir marcher seul. Nous connaissons assez bien aujourd'hui les étapes séquentielles du développement du f�"tus. Nous savons qu'elles sont extrêmement bien ordonnées et ordonnées par une intelligence globale codée dans l'ADN des cellules. S'il est une expression magnifique de la croissance, c'est bien celle de la croissance du vivant. Les économistes le savent bien, car malgré eux, ils sont obligés de revenir vers le modèle de la vie pour tenter d'expliciter le modèle de la croissance.
b) Nous pouvons aussi remarquer que la Nature, globalement, si elle