Etienne borne
Il avait été chargé au mois d'octobre de garder, avec un détachement de treize hommes, un grand magasin de tourbes, près d'Amiens, lorsque, attaqué par six cents paysans armés, onze hommes de son détachement l'abandonnèrent. Seul, avec deux soldats, il se défendit héroïquement, et, quoique atteint de plusieurs blessures, il parvint à repousser les assaillants. La municipalité d'Amiens, reconnaissante, lui décerna, en présence de la garnison assemblée, une montre d'or aux armes de la ville, avec cette inscription : Au brave Desfourneaux, et le ministre de la guerre le nomma sous-lieutenant le 26 décembre 1790.
Les volontaires du Pas-de-Calais l'appelèrent dans leurs rangs, et au mois de juin 1792, il s'embarquait pour Saint-Domingue, comme lieutenant-colonel du 48e régiment d'infanterie.
Appelé en janvier 1793, au commandement de la place de Saint-Marc, il emporta d'assaut le camp de Thilerier et montra la même résolution à la prise du fort d'Onanaminte, où il fut grièvement blessé. Nommé colonel de son régiment le 8 février et commandant en chef de la partie ouest, il se signala à la prise du fort de Lesce, s'empara de quatorze pièces de canon, et fit éprouver à l'ennemi une perte de quatre milles hommes. Au commencement de l'an II, il chassa les Espagnols de la partie ouest de l'île, battit dans toutes les rencontres l'armée du gouverneur général Garcia, et reçut quatre blessures dans ces différents engagements. Il prit ensuite, avec trois cents hommes du 106e régiment, le fort de la Crête-Saie, et y fit prisonniers les sept cents Espagnols qui le défendaient.
À son retour en France, le Comité de salut public conféra à Desfourneaux le grade de général de division, le 21 frimaire an III, et le renvoya à Saint-Domingue, sous les ordres du capitaine général Lavaux ; mais contrarié par les vents, et contraint de relâcher aux États-Unis, Desfourneaux ne put arriver