Gai Savoir NIetzche
Le texte est un extrait du Gai Savoir (1882,1887) de Friedrich Nietzsche, philosophe allemand n’appartenant à aucun courant, bien que certain l’identifie au nihilisme. Il est notamment célèbre pour la thèse de « Surhomme » énoncé dans Ainsi parlait Zarathoustra qu’il définit comme un homme qui se surpasse. Un homme se transcendant, qui devient ce qu’il est. Sa philosophie a été influencée par celle de Schopenhauer qui fait partie des grands penseurs idéalistes allemands, c'est-à-dire une vision du monde, séparé entre volonté et représentation. Il aborde différents thèmes, comme par exemple la morale caractérisée par son cynisme, l’art qu’il voit comme voué à l’illusion, ou encore la religion, allant jusqu'à dire que « Dieu est mort ».
Dans cet extrait le thème abordé est l’interprétation du monde, pour Nietzche « Tout est interprétation ». Dans Fragments posthumes (1886) il énonce « non, il n’y a précisément pas de faits, mais que des interprétations » . Interpréter venant du latin interpretari qui signifie « expliquer », « traduire » , c’est remonter d’un signe à sa signification ou, plus largement encore, c’est tâché de rendre compréhensible, saisissable par la pensée, des objets, des faits et des problèmes qui se présentent comme complexes, énigmatiques. Nietzche multiplie donc les points de vue ainsi que les interprétations à travers son style le plus fréquent, les aphorismes, à travers desquels il exprime une réalité qui n’est faite que de « perspectives subjectives ».
On peut donc se demander comment expliquer la diversité des interprétations ? Qu’est-ce qui rend possible la pluralité des interprétations ? Sont-elles nécessaires et légitimes à la compréhension du monde ? Le risque n’est-il pas d’interpréter de façon trop subjective ?
Nous allons dans un premier temps analyser la critique d’une unique interprétation scientifique du monde basé sur la démonstration, puis nous étudierons le caractère perspectiviste de