héro
Un personnage de roman doit-il être un héros ?
entrée en matière
le sujet et sa probléma tisation annonce du plan
Apparu au Moyen-âge, le roman peut se définir comme un genre narratif en prose. Son évolution dans l’histoire littéraire a essentiellement été conditionnée par celle des personnages dont il narrait les aventures. D’abord chevaliers légendaires ou bergers et de récits pastoraux, ils sont peu à peu devenus plus réalistes, plus proches de nous, au point qu’Emile Zola puisse écrire dans Deux définitions du roman : « Le premier homme qui passe est un héros suffisant ». Pourtant, certains, comme le poète Alfred de
Vigny, assignent une autre fonction à la littérature :
« Eh ! bon Dieu, nous ne voyons que trop autour de nous la triste et désenchanteresse réalité : la tiédeur insupportable des demi-caractères, des ébauches de vertus et de vices, des amours irrésolus, des haines mitigées, des amitiés tremblotantes, des doctrines variables, des fidélités qui ont leur hausse et leur baisse, des opinions qui s'évaporent ; laissez-nous rêver que parfois ont paru des hommes plus forts et plus grands, qui furent des bons ou des méchants plus résolus ; cela fait du bien.»
(Réflexions sur la vérité dans l'art).
Il serait donc pertinent de nous demander si, dans le roman en particulier, un personnage doit être un héros. Nous entendons par ce terme qui nous vient des Anciens, pour lesquels il désignait un demi-dieu, le protagoniste d’un récit, caractérisé par son statut hors du commun, par les valeurs morales qu’il incarne et par l’emprise du destin sur sa vie. Par ailleurs, cette question, puisqu’elle propose une définition normative du personnage de roman (« doit-il »), suppose de s’interroger sur les critères au nom desquels une telle définition pourrait être établie : la réponse sera peut-être différente selon que l’on considère le plaisir du lecteur, la portée théorique de l’œuvre, sa