Iphigénie de Racine par CÉCILE LIGNEREUX

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Clefs d’analyse
Acte I, scène 1.

Compréhension
Une exposition dynamique et efficace
● Relever les informations données au spectateur sur l’action en cours.

On peut rappeler qu’une exposition de théâtre, parce qu’elle est située au début de la pièce, a pour fonction de présenter l’action et les personnages au public. Elle doit fournir les éléments nécessaires à la compréhension de la situation initiale (protagonistes, époque, lieux, données de l’intrigue). Mais elle doit le faire de manière progressive, naturelle et efficace. De manière progressive d’abord, dans la mesure où le spectateur ne peut pas enregistrer trop d’informations visuelles et verbales à la fois. De manière naturelle ensuite, afin d’éviter le caractère artificiel et conventionnel de cette nécessaire transmission d’informations au spectateur par l’intermédiaire des personnages. De manière efficace enfin, puisqu’il s’agit de piquer la curiosité du spectateur et de lui faire attendre la suite. C’est ainsi que Racine, dans les deux premières scènes, distille un certain nombre d’informations sur l’action en cours, qui s’avèrent propres à susciter l’intérêt du spectateur.
La première scène apprend au spectateur que le sujet de la pièce se rattache à la légende de la guerre de Troie, dont il reconnaît les personnages et l’une des intrigues. Le spectateur apprend en effet qu’Agamemnon, à la tête de la flotte grecque, s’apprête à se rendre à Troie pour venger son frère, le roi Ménélas, dont la femme, la belle Hélène, a été enlevée par le Troyen
Pâris. Immobilisé avec toute son armée dans le port d’Aulis, Agamemnon offre un « secret sacrifice » à la déesse Diane pour que les vents se mettent enfin à souffler. Le devin Calchas lui apprend que les dieux réclament le sacrifice « d’une fille du sang d’Hélène »… c’est-àdire, semble-t-il, de sa fille Iphigénie.
Le récit d’exposition raconte la réaction d’Agamemnon : d’abord douloureusement
« surpris », il se laisse