Dans l’état social que nous vivons ainsi que dans notre culture, nous avons ont fondamentalement besoin de comprendre les choses ainsi que les faits afin d’aboutir à une explication rationnelle. «L’intelligence» est intimement liée à cette capacité d’analyser et de décoder. D’ailleurs, il n’est pas étonnant d’apprendre que le mot «intelligence» provient du latin : «faculté de comprendre».[1] Pouvons-nous toutefois qualifier La Cantatrice chauve de forme d’art «intelligent»? Certes, en l’absence de certaines compréhensions de facteurs externes omniprésents tels que le chamboulement des valeurs, il nous est impossible de fonder une opinion rationnelle et acceptable sur cette œuvre culte. L’arrivée du mouvement anticonformiste, le «nouveau théâtre», concept sens dessus dessous, nous laisse perplexe. Quelles sont les véritables intentions de l’auteur? Ceci s’applique sans aucun doute à l’œuvre, La Cantatrice chauve, signé Eugene Ionesco, l’un des maîtres du théâtre absurde. A priori, il nous est impossible de prendre cette pièce au premier degré, car même le titre de celle-ci nous envoie vers une fausse piste!

À ce propos, afin d’analyser et critiquer objectivement La Cantatrice chauve, oeuvre qualifié «d’anti-pièce» par son auteur, nous devons être au fait sur son enfance et prendre en considération les influences externes de cette époque. Ce qui revient à dire que seulement suite à la prise de conscience de ces informations, il nous est possible de qualifier sans aucun doute cette forme d’art absurde d’une «autre forme d’intelligence».

Éugène Ionesco: abandon, trahison et rejet

Le célèbre dramaturge est né en Roumanie en 1909. Son père est un juriste d’origine roumaine et sa mère est d’origine française. Il vit la majorité de sa petite enfance en France.2

À l’âge de cinq ans, le jeune Ionesco est traumatisé par la mort violente de sa sœur cadette, emporté par la méningite à l’âge de dix-huit mois. Suite à cet événement douloureux, il