La liberté sexuelle

Se rapporter au chapitre qui traite du rôle des dialogues

Le vieillard aborde ce sujet dans son discours, de façon sommaire : " Nos filles et nos femmes nous sont communes." ( 41), en revanche, la quasi totalité de l'entretien d'Orou et de l'aumônier y est consacrée. A son arrivée dans la cabane d'Orou, le jeune aumônier se voit offrir les femmes de la famille : " voilà ma femme, voilà mes filles, choisis celle qui te convient." ( 53) Les relations sexuelles ne sont pas gérées par un code moral, et de plus elles ne sont pas cachées : " sans honte et au grand jour" ( 45). La vie sexuelle est selon la définition d'Orou : " un plaisir innocent auquel nature, la souveraine maîtresse, nous invite tous."

Mais Orou met surtout l'accent sur le but des relations sexuelles à savoir la procréation : enrichir une nation en 'accroissant d'un sujet de plus." ( 54); un enfant c'est " un accroissement de fortune pour la cabane et pour la nation... ce sont des bras, des mains de plus... nous voyons en lui un agriculteur, un pécheur.." ( 62). Cet argument "économique et démographique" explique deux types de comportements chez les Tahitiens : tout d'abord le fait que les relations sexuelles soient strictement interdites si la jeune fille et / ou le jeune homme ne sont en mesure de procréer, comme en témoigne le port des différents voiles pour les femmes et de la tunique pour les garçons ;ensuite le culte de la maternité : être mère, tel est le plus grand bonheur de la femme tahitienne. Thia, n'a que de cesse d'être mère, et elle supplie l'aumônier de s'unir à elle : " Ne m'afflige pas, honore-moi... élève-moi au rang de mes sœurs qui se moquent de moi." ( 55) C'est au nom de ce devoir de la femme que l'inceste est justifié dés lors qu'une fille est sans " mari" : " Si son père l'aime, il s'occupe de lui préparer sa dot en enfants;" ( 75) de fait l'enfant est une richesse et une femme sera d'autant plus estimée qu"elle aura beaucoup