le colonialisme
Cependant le poète martiniquais demeure évasif sur les conditions de cette révolution, et ne parle pas des mouvements de décolonisation à l'oeuvre au début des années 1950. Il s'agit moins, pour lui, de dessiner les contours des indépendances à venir que de dénoncer, avec virulence, la colonisation comme criminelle par essence. Ce pamphlet incendiaire demeure un texte majeur de la littérature anticoloniale. En 1950, alors que rien n'est encore définitivement joué de ce qui allait advenir de l'empire français, le Discours sonne comme une fin de non-recevoir adressée à ceux, majoritaires sans doute, qui voulaient le réformer plutôt que l'abroger. Aimé Césaire veut montrer la cruauté de la colonisation. Pour cela, il utilise un vocabulaire violent : « tête coupée », « œil crevé », « supplicié », violée ». Aimé Césaire cherche à interpeller le lecteur, et à lui montrer la vérité. Dès les premières lignes, l’auteur utilise une gradation, pour montrer l’ampleur qu’a prise la colonisation. Il parle également de sa propagation : « propagés », pour montrer l’étendue ce celle-ci. Aimé Césaire utilise le champ lexical de la maladie : « gangrène », « infection ». Ce champ lexical tente d’inspirer le dégoût au lecteur, dont le but est une nouvelle fois de faire prendre conscience au lecteur de se qui se passe.