Le mépris des faibles de roman
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Dans un roman, les faiblesses des personnages font leur intérêt. Elles les rendent particulier, leur donnent une personnalité et les distinguent des autres personnages. C’est pourquoi on retrouve souvent des protagonistes faibles. Que va penser le lecteur de ces faiblesses ? À priori, l’auteur y a pensé auparavant, et il a adapté les faiblesses des personnages en fonction du sentiment qu’il veut que le lecteur ressente vis-à-vis de ces personnages. Il a en quelques sortes souhaité orienté l’affinité que le lecteur est censé avoir avec le personnage. C’est de cette manière qu’il réussira à faire en sorte que le lecteur s’attache à un héros, par exemple. On peut donc supposer qu’il en fera de même pour faire ressentir le mépris. Mais le mépris est-il vraiment quelque chose que l’on peut ressentir pour un personnage fictif ? Prenons l’exemple de Georges Duroy, dit Bel-Ami dans le roman du même nom de Guy de Maupassant. Il s’agit d’un employé de bureau travaillant pour les chemins de fer qui va s’enrichir et faire une ascension sociale très rapide en prenant la voie du journalisme. Mais c’est un homme sans scrupule qui n’hésite pas à se servir des femmes pour parvenir à ses fins. S’il existait vraiment, il est fort probable que son entourage le considérerait comme quelqu’un d’inhumain et le mépriserait s’il apprenait les manigances de Duroy. Mais dans le contexte du roman, le lecteur réagirait-il de la même manière ? Pour ma part, non. Duroy contribue à l’histoire que je lis et à l’intérêt que j’y porte. Un roman a pour but de divertir, et ça a été le cas. Le côté négatif du protagoniste principal a été plus ou moins atténué étant donné que j’ai pris du plaisir à lire le roman. Et à aucun moment je n’ai méprisé le personnage. Ce sentiment est très fort et il me semble difficile à éprouver pour quelqu’un d’irréel. On peut éventuellement détester un personnage de roman, mais le mépris est un sentiment bien plus complexe que la haine. Bien plus