« Les Animaux malades de la peste » de Jean DE LA FONTAINE | | |
|Un mal qui répand la terreur, |Ce pelé, ce galeux, d'où venoit tout leur mal. |
|Mal que le Ciel en sa fureur |Sa peccadille fut jugée un cas pendable. |
|Inventa pour punir les crimes de la terre, |Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! |
|La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom) |Rien que la mort n'étoit capable |
|Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, |D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. |
|Faisoit aux animaux la guerre. | |
|Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : |Selon que vous serez puissant ou misérable, |
|On n'en voyoit point d'occupés |Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. |
|A chercher le soutien d'une mourante vie ; | |
|Nul mets n'excitoit leur envie ; | |
|Ni loups ni renards n'épioient | |
|La douce et l'innocente proie. | |
|Les Tourterelles se fuyoient : | |
|Plus d'amour, partant plus de joie. |