Les fardeaux de la vie
Fort de sa pierre cubique et fort de son noyau pur, sa quintessence, fort des ses convictions et de la charge d’amour acquise en loge, lors de la chaîne d’union, muni de ses outils, le compagnon part à la découverte du monde et de la sagesse.
S’il a choisi d’être maçon, c’est pour construire et reconstruire. C’est sa mission, sa vocation. Las, le temple de l’humanité est en piteux état. Le monde n’a jamais été un paradis pour l’homme. Et de cela, le compagnon va s’apercevoir. Disons plutôt qu’il regarde tout cela avec d’autres yeux, selon un autre éclairage !
Ce qu’il voit à l’extérieur, c’est l’individualisme forcené, le terrorisme, la pauvreté et la misère, la maladie, la bêtise et l’intolérance, l’obscurantisme, le racisme, les phobies de toutes sortes …le monde profane est une jungle, l’homme est un loup pour l’homme, la planète est en mauvais état, pour satisfaire à des besoins immédiats. Pollutions, destruction de la forêt, rejet de substances nocives, contribuent à détruire son espace de vie, et il est probable que si cela continue, l’espèce humaine, à moins d’adaptation , s’éteindra. Une autre espèce prendra peut-être la relève, les vers de terre, les fourmis, ou bien un « homo détritus »..Quand les hommes de l’île de Pâques eurent coupé tous les arbres, et qu’il n’y eut plus de vie, ils s’éteignirent et laissèrent les statues, regardant désespérément vers l’horizon .. Alors, faut-il supporter tous ces fardeaux, est-ce une fatalité ? Je choisis pour ma part d’affirmer que le maçon est un constructeur, pas un spectateur, et je choisis de ne pas supporter les misères du monde, et , au contraire, de construire afin que l’amour, la paix et la justice règnent enfin sur notre Terre, dans notre Temple. « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir » comme l’écrivait notre frère Kipling, doit être le crédo du maçon. Dans supporter, il y a l’idée