Légende de Don Juan
Présentation générale de l’œuvre :
Le mythe de Dom Juan est inspiré de Tirso de Molina (auteur espagnol du Siècle d’Or). Molière s’en inspire pour créer son personnage.
A/Le mythe de Dom Juan et le Don Juanisme Le donjuanisme est l’incapacité pathologique de connaître un amour durable et la recherche insatiable de nouvelles conquêtes.(cf. La tirade de l’inconstance I,2).
B/La quête de Dieu
Mais l’œuvre de Molière n’est pas que cela, le donjuanisme n’occupe guère que deux actes sur cinq dans la pièce. L’inconstance de Dom Juan est relayée, dès l’acte Trois, par une quête insatiable de la Vérité et une négation farouche, assortie d’une provocation et d’une demande de preuves constante, de l’existence de Dieu. Dès l’Acte trois, nous ne sommes plus devant un séducteur, bien piètre au demeurant, mais devant un matérialiste (III,1 : « deux et deux sont quatre et quatre et quatre sont huit ») qui doute et dont l’orgueil ( hybris tragique) lui fait nier l’évidence. Trois scènes sont à ce propos particulièrement éclairantes : la scène du Pauvre ( III,2) où Don Juan montre sont mépris pour la foi et où il proclame par défi lui préférer « l’amour de l’Humanité », dont on a vu qu’il l’a méprisait tout autant ( mépris pour les paysannes du deuxième acte, mépris pour Done Elvire, mépris pour les codes de l’honneur de sa classe sociale à travers les personnages de Don Carlos et Don Alonse, mépris pour son propre père Don Louis, mépris pour Mr Dimanche); la Scène du mausolée (III,5) où la Statue du Commandeur en bougeant lui donne la preuve de l’existence d’un au-delà ;la scène du Spectre ( V, 6) où l’ apparition furtive d’un spectre indique une dernière chance donnée par Dieu à Don Juan d’un repentir impossible à cause de l’orgueil indéfectible et de l’entêtement du personnage.
La dimension tragique de la pièce de Molière est incontestablement dans l’omniprésence de cette quête de Dieu et de cette dimension