partie traduction
Je sais bien que tu ne raffoles pas du raisin/que tu n'aimes pas trop le raisin. Je ne t'ai jamais vu en manger plus de trois grains d'affilée et, en plus, je suppose que tu les confondais avec/prenais pour des olives dont tu es si friand/que tu adores tant. Mais pour cette saint Sylvestre, Troylo, tu dois manger douze grains de raisin pendant que sonneront les douze coups de minuit. Je t'avertirai. C'est très facile. Il suffit que tu sois un peu attentif. Si tu veux, imagine que ce sont des pilules pour te soigner ou ces petits chocolats que l'on t'a ramenés de Suisse une fois et que je te donnais quand tu le méritais, autant dire presque jamais/ce qui n'arrivait presque jamais. Il y aura cinq ou six amis avec nous/nous serons avec cinq ou six amis, ceux de toujours, et tous ensemble nous mangerons les grains de raisin. Troylo, ne me laisse pas tomber/ne me fais pas faux bond. C'est une superstition, comme d'autres, que nous avons nous, les hommes/à laquelle nous croyons, nous, les hommes. Une sottise, je le sais/je te l'accorde, les pépins se coincent entre les dents et gênent, ça aussi, je le sais. Et les peaux forment une boule et personne ne peut les digérer/il n'y a pas moyen de les digérer. Et douze grains d'un coup, ça fait beaucoup, c'est vrai/je le conçois/soit. Mais fais-le Troylo. Ensuite/après je te donnerai du touron. Cette nuit Troylo, sois bien attentif, une décennie va commencer. Tu te rends compte ? Une décennie qui commence. Ce sont des paroles d'une grande importance/Je pèse bien mes mots. Nous les hommes, nous n'avons pas une vie très longue : la vie est une histoire qui finit toujours mal, car elle finit par la mort. Et cependant, nous les hommes, nous ressentons/éprouvons le besoin de/avons besoin de découper la vie, d'en faire des tranches, de la marquer avec des événements, des faire-part, des buts. Comme si elle était si immense qu'on ne pouvait la regarder ni la comprendre, dans sa globalité. Car nous, nous sommes encore