L’œuvre rimbaldienne est sans doute l’une des œuvres les plus étudiées aujourd’hui par les critiques. Auteur qui pourrait sembler obscur à cause de la nécessité de décrypter ses textes, Arthur Rimbaud fascine aussi par son histoire et le mythe qui s’est forgé autour de son image de poète surdoué. Le mythe rimbaldien doit cependant être considéré avec toute la mesure qu’il implique et les critiques sont souvent allés très loin pour créer ce personnage du poète « qui doit se faire voyant », et ont fait de Rimbaud un poète ésotérique caractérisé par l’hermétisme de ses poèmes à partir du Bateau Ivre. Arthur Rimbaud, né en 1854 à Charleville, dans les Ardennes, vit les profonds bouleversements qui ont marqué la France de la seconde moitié du XIXème siècle. Républicain convaincu, il abhorre le régime impérial et le joug de Napoléon III et le combat dans ses poèmes, il vit et soutient la Commune, et la Semaine Sanglante est un profond traumatisme pour le poète, traumatisme que l’on retrouve dans ces poèmes après cette répression sanglante. Il est donc très difficile de dissocier l’élément biographique et contextuel de la production littéraire de Rimbaud. Cependant un critique littéraire dit que « Rimbaud n’a pas vraiment d’idéologies, ses préoccupations étant essentiellement poétiques ». Cette affirmation suppose une définition du terme d’idéologie que nous pourrions définir comme un ensemble, plus ou moins cohérent d’idées, de croyances et de doctrines sociales, religieuses, politiques qui oriente l’action d’une classe ou d’un homme, comme ici, Rimbaud. L’affirmation présentée sous-tend une autre affirmation : celle que Rimbaud est un poète qui ne se soucie pas de son environnement social et politique pour écrire. Néanmoins nous pouvons remarquer la présence du « vraiment » qui permet d’apporter une nuance au propos du critique. A partir de cela, nous pouvons nous demander si l’écriture de Rimbaud est déterminée par une idéologie politique et sociale qui ferait de lui