La parole, dans l'usage courant, désigne la faculté propre à l'Homme, qui consiste à "parler". Il faut différencier le langage de la parole: la parole désigne en effet l'appropriation par un individu de la langue, lui permettant d'utiliser sa faculté de langage. La parole est un moyen d'expression et de communication des pensées, des sentiments, des besoins propres à un individu. Elle est par ailleurs subjective, et varie selon les individus. La "parole" en elle-même est une notion assez vague, abstraite et difficile à cerner. Son usage est par conséquent à l'origine de diverses interrogations de nature sociologique et psychologique. L'étude de l'Homme et de la parole nous oblige à nous poser diverses questions existencielles. En d'autres termes, il s'agirait ici de nous demander si nous sommes reélement maîtres de nos paroles. Cette question peut sembler, au premier abord, légèrement paradoxale. Comment peut-on envisager de ne pas maîtriser une faculté qui nous est propre? Comment concevoir que nos paroles, qui dépendent d'un langage intériorisé depuis l'enfance, ne nous appartiennent pas? En effet, il peut être assez difficile pour certains individus d'envisager l'idée même que l'Homme ne serait pas l'unique détenteur de ses propres paroles. L'Homme, en lui-même, serait le seul agent capable de choisir s'il désire révéler ou non certains éléments par la parole. Mais cette vision de l'Homme ne serait-elle pas trop obtue ? La « maîtrise » supposerait en effet un total contrôle de la part de l'individu. Or, est-il vraiment possible de toujours contrôler ce que nous disons? Existe t-il des facteurs externes (ou internes), susceptibles de remettre en cause cette totale maîtrise? S'interroger sur cette spécificité humaine complexe, c'est indirectement s'intéresser à l'Homme lui-même, à la question de la dualité entre pensées et paroles, et par conséquent à la question de l'existence humaine. Si l'homme n'est pas maître de ses