Sources diverse roland bathes
Par Ambre Bragard
Notre société est le lieu privilégié de l’émergence et de la propagation des significations mythiques. Etant donné l’ampleur et la place qu’occupent aujourd’hui les mass média, nous sommes confrontés quotidiennement à une profusion d’informations - publicités, presses, radios, télévisions - dont la partialité des messages véhiculés peut nous surprendre à l’occasion. Toutefois, ce qui nous apparaît comme un mal isolé et occasionnel, voire accidentel, n’est que le symptôme d’un système de signes global producteur de mythes intrinsèquement lié à la classe dominante.
Nous vivons dans une société bourgeoise reposant sur un certain régime de propriété, un certain ordre social, et une certaine idéologie. Or, il est important de relever un phénomène a priori curieux concernant la dénomination de ce régime, c’est que le régime bourgeois peine à se nommer. « Comme fait économique [écrit Barthes], la bourgeoisie est nommée sans difficulté, le capitalisme se professe. Comme fait politique elle se reconnaît mal, il n’y a pas de parti explicitement « bourgeois » à la chambre. Comme fait idéologique elle disparaît totalement (...) » [2]
En effet, « bourgeois », « petits-bourgeois », « prolétaires » sont bannis du vocabulaire des représentations bourgeoises. Le mot « capitalisme » en revanche, n’est pas tabou économiquement mais idéologiquement.
Détournement du langage révolutionnaire
Pour exemples, Le Monde titrait dernièrement : « L’absence de propriété, c’est