Spleen lxxviii charles baudelaire
Charles Baudelaire a toujours éprouvé une grande aversion pour les bourgeois et leurs idées prônant le progrès. Pourtant infailliblement, il a toujours été relié à cette classe qui vivait dans la même société que lui et contribuait à sa prospérité financière. Il a d’ailleurs écrit dans « la muse vénal », un poème des Fleurs du Mal recueil publié en 1857 : « étaler (les) appas pour faire rire la rate du vulgaire ». En effet, Baudelaire pour gagner sa vie se mettait en scène et faisait rire la cour qu’il considérait comme médiocre et ennuyeuse. Il est alors intéressant de remarquer que le mot « rate » se dit « spleen » en anglais, mot qui désigne dans la section « spleen et idéal » des Fleurs du Mal un état de mélancolie profonde voire morbide. Est-ce que le poème intitulé « spleen » qui se situe dans cette même section parlera aussi de cette état morose qui touchait selon Baudelaire non seulement les bourgeois mais les hommes en général ?
Composé de cinq strophes en alexandrin, ce poème commence par décrire notre monde vu du ciel, un ciel qui oppriment l’homme, déjà en proie à la mélancolie. Ensuite, le monde est représenté successivement par la terre, un cachot humide duquel l’espérance s’est envolée, et par la pluie les barreaux d’une prison, un monde dans lequel les araignées horribles viennent tisser leurs toiles dans le crâne des gens. Puis soudain, des cloches bondissent avec frénésie en hurlant en direction du ciel, et des esprits vagabonds se mettent à se plaindre de façon obstinée. Et ce sentiment de désespoir se retrouve aussi chez le poète dans la tête duquel, l’angoisse monstrueuse a triomphé après avoir terrassé l’espoir. Dans mon travail d’analyse, je vais démontrer que les hommes sont opprimées toujours plus, dans un monde morose et sans espérance, et que oppression atteint son paroxysme, qui se solde chez le poète par la victoire de l’angoisse sur l’espoir.
Axe 1
{les hommes sont opprimés…} Tout d’abord, les trois