Tourisme de masse
Selon Christiane Gagnon, spécialiste en aménagement et professeure à l'Université du Québec à Chicoutimi, le vrai voyage, celui motivé par la quête d’aventure et la découverte de l’autre, ne se pratique plus beaucoup. « Très peu de gens prennent aujourd’hui le risque de réellement aller vers l’autre et, conséquemment, d’aller vers soi. »
Aussi les achats de forfaits tout compris dans des environnements contrôlés et sécuritaires sont-ils en constante progression. Le peu de vacances dont jouissent les Québécois contribue sûrement à ce phénomène. « Quand on ne dispose que d’une ou deux semaines de congé par année, on ne veut prendre aucun risque quant à la météo ou à l’expérience dans son ensemble », explique Lio Kiefer, journaliste spécialisé en tourisme.
« L’industrie crée de toutes pièces ce qu’on veut vivre là-bas », note pour sa part Steve
Plante, géographe et professeur en sciences sociales du développement à l'Université du
Québec à Rimouski. « Ainsi, lorsqu’on se rend dans une agence de voyages, ce sont des visions et des photos que nous achetons. On ne décide pas de partir pour un endroit X à la suite d’une grande discussion avec un expert du pays, mais bien après avoir feuilleté la brochure. »
L’impact sur les communautés locales
Si le tourisme peut s’avérer un bon outil de développement –
« en France, l'industrie touristique et les décisions gouvernementales vont de pair : le gouvernement français accorde des vacances l'automne et l'hiver, de sorte que l'industrie du ski en vit bien, par exemple », explique Christiane
Gagnon –, le tourisme de masse qui se décline sous forme de forfaits tout compris ne fait pas que des heureux. 3
Fric Show « Le tourisme de masse »,