Vérité et mensonge au sens extra-moral (résumé partiel)
L’intellect humain ne remplit aucune mission au delà de l’humaine vie.
Un certain orgueil est lié à la connaissance que l’Homme s’est formé. Cet orgueil est la source en particulier de l’illusion. L’intellect n’est là que pour aider l’Homme sans défenses à se maintenir dans l’existence. Il se déploie en particulier dans le travestissement (mensonge, flatterie, commérage, etc etc… tout ça pour flatter la vanité des hommes). De là, d’où pourrait bien venir à l’Homme « un pur et noble instinct de vérité » ? De plus l’Homme ne se connaît pas même lui-même, ou si c’était le cas, il découvrirait sur quelle base de cruauté il a fondé son existence.
L’homme, pour se maintenir dans l’existence, doit s’efforcer de faire tenir en place une société. C’est le premier pas vers l’élaboration de l’instinct de vérité car pour ce faire, il faut inventer le principe de vérité. La vérité est une désignation constamment valable et obligatoire des choses, c’est une INVENTION qui met tous les hommes d’accord. La législation du langage donne aussi ses premières lois à la vérité. Le menteur c’est celui qui détourne les mots (NB : le mensonge d’ailleurs ne gêne les hommes que lorsque la tromperie provoquée leur est néfaste, l’illusion agréable n’est pas repoussée/ de même la vérité est ignorée lorsqu’elle dérange).
Pour autant, le langage n’est pas l’expression adéquate des réalités qu’il désigne. Un mot c’est la transposition sonore d’une excitation nerveuse. Seulement, nous imaginer que les excitations sensibles ont une cause en dehors de nous, c’est déjà nous tromper : « la pierre est dure »… le « dur » n’est jamais qu’une excitation subjective. De même répartir les choses en genre est arbitraire. Si « serpent » désigne l’action de l’animal qui se tord, le mot pourrait tout aussi bien s’appliquer aux vers. Là encore, attribuer telle ou telle désignation à telle ou telle réalité relève d’un processus complètement arbitraire.
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