"L'art est un anti-destin" malraux. discutez.
"Eh bien moi, je ne veux pas accepter cette situation". Cette déclaration que Bérenger effectue dans l'Acte III de Rhinocéros de Ionesco, chacun d'entre nous l'effectue dans son for intérieur à un moment de son existence, quand nous nous laissons envahir par le sentiment que nous ne sommes pas maîtres de notre vie, de notre avenir. Néanmoins, tout en nous sentant marionnettes de ce que les latins appelaient le fatum, le destin,et tout en ayant le désir, aussi fort soit-il, de ne pas plier, sommes-nous capables de trouver les ressources pour résister? Il semble que ce soit plutôt en voyant Bérenger crier "Je ne capitule pas!" à la fin de la pièce qu'une sorte de courage s'empare de nous.Ce serait donc l'attitude même du personnage qui nous procure le sentiment que nous sommes nous aussi en train de lutter contre des éléments nous dépassant. La littérature apparaît donc comme une sorte d' élixir de jouvence nous permettant d'échapper au joug de notre destin. Nous pouvons ainsi nous questionner sur ce point: dans quoi réside cette force apparente de la littérature? C'est ce à quoi nous allons nous intéresser, en étudiant les différents outils que celle-ci met à notre disposition dans notre tentative de lutte et de compréhension du destin.
Pourquoi écrivons-nous? D'où vient que nous ressentions plus qu'un désir, un besoin d'écrire? Au delà du simple plaisir d'écrire, il semble qu'un questionnement plus profond sois sous-jacent à cette action: qu'adviendra-t-il de nous lorsque nous serons morts, quel souvenir de notre personne, de nos pensées subsistera? Car, en effet: " poussière tu es , et à la poussière tu retourneras", comme le formule la Genèse. L'écrivain cherche donc un moyen de contrer cet événement apparemment inévitable, tente de laisser sa trace grâce à l'écriture, d'échapper à l'oubli, élément directement lié à la mort. Combattre la mort, c'est donc combattre l'oubli. ce combat semble en particulier être