Y as-t)il un critère ultime du vrai ?
[Problématique progressive mixte, nous réfutons Descartes et Leibniz, nous gardons Goedel et Kant.]
INTRODUCTION:
Autrement dit, pour qu’il y ait vérité, deux conditions doivent être remplies : Il faut que de l’être me soit donné, que quelque chose me soit donné, mais aussi que cette vérité soit vraie pour le sujet connaissant, c’est-à-dire, pour un sujet vrai déclarant la vérité de l’état de chose jugée.
Mais ces deux caractères fondamentaux de la vérité - à savoir le rapport à l’être et le fait que la vérité est toujours vraie pour le sujet connaissant - ne peuvent être compris que si l’on suppose la saisie préalable de ce qu’il faut entendre par « vérité » ; je ne pourrai affirmer l’existence de ces deux caractères si je n’avais pas déjà quelque idée de ce que c’est que la vérité.
Il paraît donc problématique de définir un critère ultime du vrai puisqu’une telle tentative suppose cela même que nous voulons définir.
I - L’ÉVIDENCE COMME CRITÈRE ULTIME DU VRAI?
a) LA FORCE DE L’IDÉE VRAIE:
Dans sa lettre au père M ersenne du 16 octobre 1639, Descartes affirme que nous connaissons toujours déjà ce que c’est que la vérité. De fait, le vrai est d’abord ce qui m’apparaît comme tel, Ce qui m’apparaît, comme le dit Descartes dans cette même lettre, par « la lumière naturelle », autrement dit, vrai par ce qu’il appelle aussi bien l’ «intuitus mentis», c’est-à-dire l’intuition de l’esprit en latin.
Le vrai, chez Descartes, est objet d’intuition, il est d’abord ce que je saisis, par intuition, si l’on n’entend par intuition la connaissance rationnelle et immédiate.
Du fait qu’il est objet d’intuition le vrai est immédiatement présent à moi-même, à mon esprit.
Est vrai pour Descartes ce qui est évident, de fait l’évidence c’est la lumière de l’esprit, et donc ce qui ne se démontre pas, car on ne démontre pas la lumière, on ne peut que la constater, que l’accueillir.
Cette thèse consistant à affirmer que le