L'analyse de pratique que je vais vous présenter se situe dans le thème de la relation soignant/soigné, dont j'ai été actrice pendant mon stage de psychiatrie.
En effet, lors d'un entretien informel avec un pensionnaire dans le bureau du personnel, pris dans l'échange, je n'ai pas identifié ce qui se passait à l’extérieur. La particularité de cet espace de rencontre est qu'il est totalement vitré, ce qui permet aux autres résidents de voir les personnes présentes dans le bureau. Captée par les propos de mon interlocuteur, je ne me suis pas souciée de ce qui se passait derrière les vitres. Un autre pensionnaire a, d'après les dires de l'éducateur présent dans la pièce à vivre, tourné autour du bureau à cinq reprises, afin d'attirer mon attention. N'ayant pas perçue sa manœuvre existentielle, cela a généré chez lui de la frustration. Malheureusement dans sa pathologie, il présente une intolérance à la frustration. Donc la situation étant pour lui insupportable, cela a suscité chez lui un passage à l'acte auto et hétéro-agressif (sur l'environnement). Les murs de la structure n'ont pas réussi à contenir sa colère, ce qui l'a poussé à quitter le foyer en frappant tout ce qui se présentait sur son passage (poubelles, murs, poteaux...). La situation a donc entraîné l’arrêt de l'entretien, mais également une angoisse pour les autres pensionnaires témoins de la scène. L'éducateur présent s'est alors lancé à la poursuite du fuyant, et j'ai dû désamorcer l'angoisse généralisée de la maison, qui se majorait par l'effet de groupe.
Le calme étant revenu dans la maison et dans l'état psychologique du patient, nous ne sommes pas revenus sur l'incident ce soir là.
Puis le lendemain, avec l'équipe nous avons voulu revenir sur la situation avec le pensionnaire qui souhaitait me parler en privé. Pour ne pas nous retrouver en tête à tête, les 2 éducateurs ont tenu à être présents lors de l'entretien dans le bureau. Le pensionnaire s'est adressé à moi en me disant : « Séverine je