Convaincre et persuader
Les textes littéraires semblent être un moyen efficace de convaincre, en particulier grâce aux procédés qu’ils utilisent. En effet, la dissertation de Fontenelle, qui est une des formes de l’apologue, est illustrée par un récit, car «une morale nue apporte de l’ennui », comme le pensait La Fontaine. Le lecteur, parfois interpellé, prend alors du plaisir à lire une dissertation, car un récit est plus agréable à lire qu’une simple thèse. Néanmoins, le raisonnement établi dans la dissertation de la « Dent d’or » de Fontenelle est construit de la même façon qu’un raisonnement scientifique. Cela permet à l’auteur de prouver au lecteur que ses propos sont fondés, et que ce qu’il dit est justifié. Le récit ironique sert alors d’exemple pour justifier ses arguments. Parfois, des allusions littéraires peuvent servir d’argument d’autorité, venant alors renforcer la thèse défendue ou réfutée.
Un autre genre littéraire semble très efficace pour convaincre le lecteur : le plaidoyer. Ce terme, essentiellement utilisé dans le domaine judiciaire, est déjà assez évocateur. Le lecteur sait donc que l’auteur va essayer de le convaincre, et non de le persuader. Ainsi, à travers Claude Gueux et Le Dernier jour d’un condamné, Hugo dresse un tableau réaliste des conditions dans lesquelles sont effectuées les mises à mort. A travers ces deux ouvrages, l’auteur montrera habilement les mauvaises conditions de vie et les états d’âme des condamnés, critiquant ainsi la peine de mort.
Un siècle avant la critique de la peine de mort par Hugo, Rousseau fustigeait déjà l’inégalité des hommes à travers un essai : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. En effet, il décrit tout d’abord l’homme primitif dans un monde naturel, voire utopique, pour mieux dénoncer dans la seconde partie de l’ouvrage l’inégalité des hommes, engendrée par la propriété. De même, dans son Discours sur les sciences et les arts, Rousseau soutient que les sciences et