Y a-t-il des vérités définitives?
6917 mots
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Depuis ses origines, l’Homme s’est fixé un objectif : celui de d’atteindre la vérité, la connaissance. Il s’y est toujours attaché, afin de comprendre son propre monde, et à travers lui, son existence et ses semblables. Mais le mot « vérité », au même titre qu'un certain nombre d'autres mots courants, est utilisé à tout va sans que bien souvent on en connaisse le sens exact. Qu’est-ce que la Vérité, au fond ? La "vérité" connote le plus souvent l'idée d'une stabilité, d'une cohérence, d'une universalité qui rend la question de savoir s'il y a ou non des vérités définitives presque incongrues. Il ne faut cependant pas confondre vérité et réalité : les objets ne sont ni vrais ni faux, ils sont. Aussi, à proprement parler, seul un énoncé, un jugement, une idée, peut être vrai ou faux, il constituera néanmoins une vérité. C'est ce que supposait déjà la définition traditionnelle de la vérité : "Veritas est adaequatio rei et intellectus", "La vérité est l'adéquation de la chose et de l'intelligence". Le fait est malgré tout que les vérités d’aujourd’hui constitueront peut-être des erreurs demain : une grande partie des croyances que nous tenons pour vraies semblent provisoires et condamnées à être remplacées par d’autres vérités, qui seront elles-mêmes aussi provisoires. La relativité temporelle de nos vérités peut être comprise en deux sens. Tout d’abord, la vérité peut désigner, dans un sens subjectif, toute croyance accompagnée de certitude, id est toute conviction. Peut-on alors aujourd’hui qualifier de vérité la croyance en le phlogistique, censé expliquer la combustion, au XVIIIème siècle ? Certainement pas, même si à l’époque cette théorie constituait une vérité ; les scientifiques en étaient convaincus, n’ayant pas trouvé d’autres explications. Ainsi, si l’on entend seulement par « vérité » la conviction, rien n’empêche qu’une conviction, donc une vérité, en chasse une autre, lorsque celle-ci se révèle obsolète. Ces vérités sont dites « relatives », et se