Editions Hatier
Corrigé
(plan détaillé)
Introduction
Une fois explicitées les notions en jeu dans le sujet, la question se pose de façon relativement simple : lorsque moi, sujet pensant, je m'applique à la contemplation d'une vérité quelconque, suis-je en train d'agir par liberté, ou bien sous l'effet d'une contrainte extérieure ?
Il s'agit, en introduction, de montrer comment les deux réponses possibles peuvent convenir à la question posée.
Dans le cas présent, le problème se pose de la façon suivante.
*D'une part, toute vérité s'impose à moi indépendamment de ma volonté : je ne suis pas libre de décider que deux et deux font quatre ; je ne suis pas libre de décider qu'une proposition décrit adéquatement un état de chose réel. À cet égard, la vérité semble exercer une forme de contrainte, puisque je suis comme forcé de l'accepter, que je le veuille ou non.
*Mais d'un autre côté, je n'use jamais mieux ma raison que lorsque je contemple la vérité. En effet, si l'on définit la raison comme la faculté de connaître qui est en l'homme, cette faculté est évidemment destinée à se tourner vers le vrai et à le contempler. Si d'autre part on définit l'humanité par la possession de la raison, il est alors clair que l'homme n'est jamais plus libre que lorsqu'il découvre ou contemple une vérité.
*Une fois le problème posé, la vérité apparaît donc à la fois comme contraignante et libératrice. Comment concilier ces deux propositions ? C'est ce que nous allons nous efforcer de découvrir.
1. La vérité ne dépend pas de ma volonté
A. Objectivité de la vérité
Par définition, toute vérité est vérité pour tout le monde, indépendamment du sujet qui la conçoit. Dans le cas contraire, la vérité dépendrait de l'humeur et de la constitution de chacun : elle varierait selon les circonstances et ne serait plus vérité. Ce caractère invariable de la vérité est son objectivité.
B. Indépendance de la vérité à l'égard de la volonté
Parce qu'elle est objective, la vérité ne dépend pas du bon vouloir